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Israël, la terre promise au peuple élu?

Entre la “Terre promise” au “peuple hébreu” et le génocide, qui nous ment le plus?

La scène du crime: Israël et la Palestine

Carte de la Palestine
Carte de la Palestine (Israël et territoires occupés) et des territoires voisins (source: OSM)

Légende:
ligne rouge: État d'Israël en Palestine (frontière de 1949, reconnue par l'ONU)

lignes vertes: aux territoires palestiniens, sur le reste de la Palestine:
    –
bande de Gaza (sud-ouest): un territoire minuscule mais très peuplé où beaucoup de Palestiniens ont été déportés de force, rasé par Israël depuis 2023
    – Cis-Jordanie (est): territoires palestiniens occupés par Israël, morcelé par d'innombrables
colonies israéliennes (illégales selon l'ONU), surtout dans les régions les plus fertiles (à l'est, le long du Jourdain). En 2025, Israël a autorisé la coupure de ces territoires par la construction de colonies israéliennes faisant la jonction entre celles de Jérusalem-est et celles des rives du Jourdain.
Golan: région de la Syrie, occupée militairement par Israël
Sinaï: région désertique d'Égypte, précédemment occupée militairement par Israël qui rêve d'y déporter les Palestiniens.
sud-Liban: région du Liban, régulièrement attaquée par Israël dans le cadre de sa guerre contre le Hezbollah (armée pro-iranienne).

Résumé des événements

Un
        secteur de la bande de Gaza, début 2024 (à gauche) et fin 2024
        (à droite)
Destructions dans un secteur de la bande de Gaza: début 2024 (gauche), fin 2024 (droite). Images Google.
Sauf rares exceptions, tout a été rasé: habitants, fermes, champs, usines, infrastructures,...

La “Terre promise” aux Hébreux: les Israéliens sont-ils des Hébreux?

Certains textes bibliques font dire à Dieu que des territoires sont promis aux Hébreux. Mais existe-t-il aujourd'hui des Hébreux?

La question se pose car la partie juive de la Bible, rédigée il y a environ 2500 ans, évoque une tribu juive recroquevillée, de petite taille, écrasée par les peuples de l'époque (par exemple l'Égypte, selon l'Exode).

Le judaïsme s'est ensuite activement propagé, par conversion (de gré ou de force). On appelait “prosélyte” les personnes récemment converties au judaïsme, et on a constaté qu'ils promouvaient la religion avec le zèle des nouveaux convertis (soit par conviction, soit pour faire oublier leur religion précédente). Il y a donc eu une forte dilution du “sang hébreu” depuis la réaction de la Bible.

Par la suite, le judaïsme a été concurrencé par le christianisme et l'islam, deux religions se réclamant aussi de la Bible. Une partie des juifs se sont convertis, d'autres se sont dispersés en groupes très séparés, en particulier les Séfarades (Espagne et Portugal) et les Ashkénazes (Europe de l'Est). Malgré une grande endogamie, il y a eu beaucoup de brassage, au point qu'on a découvert que chez les Ashkénazes, l'ADN mitochondrial (qui est transmis de mère en fille) provient essentiellement d'Europe et non du Moyen-Orient. Et il n'y a guère de point commun entre la culture ou les langues des Séfarades et des Ashkénazes: au mieux les uns parlent arabe (avec plusieurs dialectes) et les autres yiddish (un dialecte allemand avec des influences slaves et hébraïques), au pire chacun parle juste la langue de son pays d'origine.

Il est donc clair que les actuels Israéliens ne descendent pas directement des Hébreux: un peu, mais avec de nombreux brassages, et bien d'autres populations descendent aussi partiellement des Hébreux.

La “Terre promise” aux Hébreux: la promesse est-elle valable?

Par principe, le texte fondateur d'une religion donne raison à cette religion et tort aux autres. Aussi, il n'y a pas de quoi être surpris que le texte fondateur des juifs accorde des droits aux juifs. Bien entendu, une telle promesse n'engage que ceux qui y croient, et non les occupants historiques des territoires concernés.

Par ailleurs, cette promesse date de 2500 ans: à l'époque les Hébreux étaient une petite tribu, et depuis il y a eu des millénaires de guerres, de traités de paix, et de compromis. Même si quelque chose avait été décidé à l'époque (et ça n'a pas été le cas), cela n'aurait plus aucune valeur 2500 ans plus tard: si votre arrière-grand-mère était propriétaire légitime de sa maison, cela ne vous permet pas de vous y installer en expulsant son propriétaire actuel.

Du reste, les sionistes n'ont pas immédiatement décidé de créer le pays des juifs en Palestine. C'est par opportunité, parce que l'Empire Ottoman s'écroulait et que la Grande-Bretagne pouvait les aider, qu'ils se sont décidés pour la Palestine et qu'ils ont exploité les textes bibliques pour justifier cette revendication.

Quelles leçons tirer du génocide des juifs par le nazisme?

Pendant la 2e guerre mondiale, le nazisme fondé par Adolf Hitler a pratiqué un génocide, assassinant 6 millions de juifs, un drame appelé la “shoah” (la catastrophe) par les juifs. C'est une faible partie du bilan de la guerre, mais extrêmement lourd pour les juifs, littéralement exterminés dans certains pays, mais aussi pour les Tziganes (Roms, Gitans). C'est surtout le premier exemple de génocide organisé à l'échelle industrielle et avec des moyens modernes.

Ce crime de masse n'est pas arrivé par hasard:

La première tentative pour empêcher toute répétition d'un tel drame a été de définir de nouveaux crimes, extraordinairement graves, suite au procès de Nuremberg en 1948:

Une autre leçon à retenir est que les discours populistes de haine ne peuvent aboutir qu'à ce type d'extrémités: si une population est désignée comme l'unique responsable des difficultés d'un pays, et que le pays continue à avoir des difficultés, que peut faire le dirigeant sans se ridiculiser sinon déporter ou exterminer la population désignée comme ennemie?

Mais il s'avère qu'Israël a choisi la même voie, prétendant représenter un “peuple” (le peuple hébreu, largement fantasmé), et désignant comme ennemi “les Arabes”, c'est-à-dire l'ensemble des non-juifs, dans un système qui cloisonne ces groupes de façon théoriquement hermétique (il n'autorise pas les “sans religion”). Les mêmes causes amènent aux mêmes conséquences.

Soutenons les juifs du monde entier: ils ne sont pas coupables

Même si Netanyahu prétend représenter les juifs du monde entier, et les protéger (dans ses colonies illégales) pour fuir les dangers auxquels ils sont censés être exposés dans leur propre pays, ce n'est pas vrai.

En réalité, le pire ennemi des juifs est Netanyahu, qui en attisant un discours de haine entre religions, suscite parfois une haine, totalement injustifiée, contre des citoyens qui ne sont pas israéliens, et qui ne sont pour rien dans le génocide commis par Israël.

De façon compréhensible, beaucoup de juifs ont pu avoir un attachement pour Israël. Ils ne sont pas pour autant complices des crimes commis en leur nom par des dirigeants qu'ils n'ont pas élus s'ils ne sont pas citoyens israéliens.

Il faut les assurer de notre soutien, et les inciter à dénoncer ouvertement les crimes commis par Israël.

Le meilleur cadeau qui pourrait être fait aux victimes juives du nazisme (qui n'ont donc pas pu émigrer en Israël), ce n'est pas de commettre un nouveau génocide, mais de permettre aux citoyens juifs de tous les pays de vivre en paix, ce que la plupart font déjà très bien, et de permettre à leurs proches qui ont émigré en Israël (il y en a dans la plupart des familles juives) de vivre enfin en paix avec leurs voisins non-juifs au lieu de continuer une guerre à l'infini.

Le discours biblique est un mythe

Dans l'État d'Israël, tout est rebaptisé avec des noms bibliques, jusqu'au nom des colons juifs qui y émigrent. Ainsi David Ben Gourion, le premier dirigeant de l'État d'Israël, était en réalité un Polonais nommé David Grün. Le pays lui-même a été rebaptisé: les colons ne se sont pas contentés de coloniser la Palestine, ils l'ont rebaptisée “Israël”, le nom qui désigne, dans la Bible, le peuple hébreu.

Lorsque les colons juifs se sont installés en Palestine, le plus simple aurait été qu'ils apprennent l'arabe (pour autant qu'apprendre l'arabe puisse être simple...), puisque cette langue était déjà pratiquée par la majorité des Séfarades et par les Palestiniens (dont certains étaient juifs). Mais toujours par volonté de se raccrocher à l'héritage biblique, la langue israélienne (l'hébreu moderne) a été inventée à partir du maigre vocabulaire de l'hébreu biblique (comportant certains mots au sens inconnu), avec des emprunts à de multiples langues (arabes, yiddish, russe, l'anglais, etc).

Cette logique n'a jamais cessé: les bombardements contre la Palestine reçoivent des noms bibliques, la tentative d'accord entre Israël et certains pays arabes (avec le soutien des USA) a été baptisée “accords d'Abraham”, etc. Tout doit être nommé avec des mots extraits de la Bible.

Le soutien des anti-juifs américains

Les USA sont, depuis longtemps, le principal soutien d'Israël, et souvent son unique soutien lorsque des crimes terribles sont commis.

Il y a aux USA une importante minorité juive, mais ce ne sont pas les principaux soutiens à Israël.

Israël est surtout soutenu par des évangéliques (une secte protestante conservatrice, bien organisée et puissante dans le monde entier, dont le poids politique est très important aux USA), qui pourtant détestent les juifs et refusent leur présence sur le sol américain. En effet:

Enfin, l'extrême-droite américaine, souvent admiratrice du nazisme, est restée attachée à l'esclavage, et considère que les noirs et les Amérindiens n'ont aucun droit: c'est un point commun avec les Israéliens qui nient tout droit aux Palestiniens. Ce raisonnement se retrouve chez Elon Musk (PDG de Tesla, X-Twitter, et SpaceX), issu de la minorité européenne d'Afrique du Sud, partisan du nazisme en Europe et de l'apartheid en Afrique du sud: pour lui, l'épuration ethnique ne pose absolument aucun problème, car il croit qu'il y a une forte hiérarchie entre les races (lui-même étant bien sûr au sommet, et devant donc avoir la descendance la plus abondante), il pense donc que les Allemands ont eu raison d'exterminer les juifs, et que les Israéliens ont raison d'exterminer “les Arabes“.

Pourquoi l'extrême-droite anti-juive soutient Israël

Au moment où Israël perd tous ses soutiens à cause de l'abomination du génocide commis, on comprend que ses dirigeants acceptent n'importe quel soutien. Mais on peut se demander pourquoi l'extrême-droite, viscéralement anti-juive depuis toujours (au point de justifier ou de relativiser les crimes nazis), se mettent à soutenir le gouvernement israélien.

Une explication est parfois l'existence d'ennemis communs. Pour Israël comme pour le FN/RN français, l'ennemi principal est l'Arabe ou le musulman. Il n'y a aucun lien entre un enfant de Maghrébin vivant en France et non religieux avec un Palestinien, mais le discours haineux les identifie comme “musulmans”.

La logique est parfois plus sinueuse. Alors que Viktor Orbán (le dictateur hongrois) a bâti sa stratégie sur la dénonciation du “lobby juif”, incarné par George Soros, il soutient désormais Israël qui commet un génocide au nom des juifs. Le lien entre les réfugiés afghans fuyant l'intégrisme islamiste et les autochtones palestiniens combattus par Israël n'est pas évident, mais le discours haineux ne fait pas dans le détail: ce sont des “musulmans” (même lorsqu'ils sont chrétiens).

Plus généralement, il y a un rapprochement par les méthodes, comme dans le cas d'Elon Musk: l'extrême-droite, comme Israël, voit comme unique solution aux différents problèmes du monde, l'élimination des groupes de personnes censées poser problème. En France, il s'agit des immigrés, des musulmans, des Français d'origine étrangère (sauf ceux qui sont militants d'extrême-droite, comme Bardella et Ciotti), des syndicalistes, des écologistes, etc. L'exemple d'un pays réussissant un génocide est un immense espoir pour les personnes ayant cette idéologie: puisqu'ils admiraient Hitler et Mussolini, ils admirent Netanyahu. Le rejet de la démocratie, des droits humains, de la liberté de la presse, et du droit international, sont également de puissants ciments entre l'extrême-droite et le gouvernement israélien.

“Juifs et Arabes”: une incohérence incroyable!

En Israël, toutes les oppositions sont entre “les juifs” et “les Arabes”.

Une telle formulation est incongrue: les juifs sont les adeptes de la religion juive et les Arabes sont les locuteurs de la langue arabe, il y a donc des Arabes juifs (parfois nommés les “chrétiens d'Orient”), et il devrait y avoir en Palestine des personnes non juives ne parlant pas arabe.

Ce sont les règles administratives israéliennes, dignes de l'apartheid, qui ont abouti à cette dichotomie:

Le reste du monde ferait bien de préférer la dichotomie entre les colons israéliens légaux (installés dans les frontières de 1949), les colons israéliens illégaux (installés dans les territoires palestiniens), et les Palestiniens.

Le 7 octobre 2023: un “pogrom terroriste”?

Pour Israël, le génocide est justifié par l'attaque subie par Israël le 7 octobre 2023. Ce jour, le Hamas, groupe paramilitaire islamiste qui contrôlait la bande de Gaza, a franchi l'ensemble des murs et des moyens d'espionnage qui faisaient la fierté d'Israël, et a fait 1200 morts et 200 otages israéliens. Volontairement ou par facilité, les milieux les moins sionistes ont été les plus touchés: les habitants de villages israéliens souhaitant vivre en paix avec les Palestiniens, et les jeunes participants à une rave techno.

Des débats stériles et hors-sujet ont eu lieu sur la dénomination de l'attaque du Hamas:

De façon plus pragmatique, on peut constater que le Hamas était une armée bien organisée, agissant dans le cadre d'un conflit politique jugé légitime de leur part (et bien au-delà), et que l'attaque a eu l'ampleur d'une action militaire. On peut donc plus utilement dire que l'attaque du Hamas était:

Remarque: juridiquement, le crime de guerre est beaucoup plus grave que l'acte de terrorisme, mais le terme est déplaisant pour Israël car il reconnaît la réalité de la guerre, qui ne peut être ramenée à une question d'ordre public, et qu'il renvoie également aux crimes de guerre commis par Israël, à une échelle considérablement plus grande, que ce soit en nombre d'otages (Palestiniens détenus sans charge) ou d'assassinats.

Le 7 octobre 2023: une justification?

Le vocabulaire n'y change rien: un crime de guerre (ou un acte de terrorisme), aussi cruel et inexcusable soit-il, ne justifie jamais un génocide.

Du reste, le bilan de l'attaque du Hamas est devenu insignifiant, comparé au bilan du génocide israélien contre la Palestine.

Et sans nier la responsabilité des dirigeants du Hamas de 2023, force est de constater que Benjamin Netanyahu en est largement responsable:

Enfin, il apparaît clairement que le génocide n'est pas une réponse au 7 octobre 2023, mais que cette attaque a servi de prétexte pour commettre un génocide prévu de longue date par l'extrême-droite au pouvoir en Israël.

Le problème était dramatiquement simple, et identique à l'impasse rencontrée par Hitler face au “problème juif” (censé expliquer tous les maux de la société):

Il ne reste donc plus à Israël que le génocide par extermination, avec l'espoir que les derniers survivants finissent par accepter la déportation de masse.

Conclusion

En conclusion, aucune raison (politique, historique, religieuse ou autre) ne justifie le génocide commis par Israël.

Le monde entier doit se soulever pour condamner ce génocide, avec tous les moyens à se disposition. Seuls les USA peuvent réellement décider de livrer des armes à Israël, mais les autres pays peuvent du moins bannir Israël comme cela a été fait avec l'Afrique du sud pendant l'apartheid, et contre la Russie suite à l'agression contre l'Ukraine.

Israël est un État criminel, et ses dirigeants sont juifs et prétendent agir au nom des juifs. Mais les juifs vivant dans le monde entier ne sont pas coupables des crimes d'Israël, au contraire ils sont victimes de ces dirigeants qui les associent à des crimes aussi abominables. Il faut soutenir les juifs qui vivent hors d'Israël, et les inciter à dénoncer eux aussi la politique criminelle d'Israël.


Mots-clés: Terre extrême-droite

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